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Les D2 au Collège des Bernardins

Chaque année une équipe d’étudiants de chacune de nos trois filière prend en chargé la préparation et l’animation d’un Mardi des Bernardins. Cette conférence prend place dans un cycle de rencontres organisé chaque mardi au Collège des Bernardins autour d’un sujet suscitant un dialogue entre l’Église et le monde contemporain.

Mardi 21 mai

Une table ronde animée par les étudiants de classe préparatoire Economie-gestion (D2)

Que notre modèle économique soit à revoir au regard de la crise environnementale que nous traversons, voilà une affirmation qui emporte globalement l’adhésion. Pourtant, les propositions de solutions sont loin de faire consensus. Garder nos modes de vie permis par les formidables progrès des deux derniers siècles semble incompatible avec la préservation durable de l’environnement, mais l’idée de « sobriété heureuse » ne convainc pas complètement. Certains voudraient “changer le système de l’intérieur”, d’autres y voient une ambition naïve et proposent un changement complet de paradigme. Si tout travail qui s’inscrit dans notre économie libérale mondialisée actuelle ne peut qu’entretenir le problème, faut-il renoncer à entreprendre ? Ou bien n’est-ce là qu’un désengagement du monde un peu hypocrite ? Peut-on exiger des pays très émetteurs de carbone qu’ils renoncent à atteindre notre niveau de développement ? Ou bien faut-il changer de regard sur ce que nous appelons “développement”, “confort” et “réussite”, et choisir d’évaluer autrement que par son seul taux de croissance la santé d’une économie ?

Finalement, peut-on réellement espérer concilier écologie, travail et économie ?

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Avec :

  • Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre délégué chargé des transports,
  • Jean-Yves Larrouturou, député européen,
  • Alexandre Poidatz, Responsable plaidoyer Climat, Inégalités et secteur privé, chez Oxfam France.

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On ne choisit ni son pays, ni son fonctionnement, ni l’époque à laquelle on naît. Nous sommes tous embarqués dans ce qui résulte d’une construction sociale et politique au cours de l’histoire, à laquelle nous n’avons pas pris part. Notre pays nous offre un espace social, des droits, un ancrage dans le monde. Mais puisque nous ne l’avons pas choisi, est-il légitime de considérer que nous sommes redevables à l’égard de ce pays ? Que nous offre-t-il réellement, et que se doit-on de lui rendre ? 

Vivre au sein d’un pays, est-ce se contenter des libertés que garantit son administration et ne lui devoir en retour que ce qui lui permet de fonctionner (respecter la loi et payer des impôts), ou bien y a-t-il une « mystique » de la nation, qui dépasse son caractère purement technocratique et administratif ?  

Est-ce à l’égard de son pays Etat-nation garantissant des droits, de son pays conçu comme héritage historique et culturel, ou de sa communauté et non pas d’une entité administrative, que le citoyen doit se sentir redevable ? 

 Les invités : 

P. ManentPierre Manent : Normalien, philosophe, professeur de philosophie politique, Pierre Manent est ancien directeur de l’EHESS et auteur de nombreux ouvrages sur les évolutions de la société française. Il est co-fondateur avec Raymond Aron de la revue Commentaires. On lui doit de nombreux essais de philosophie politique, parmi lesquels La raison des nations : Réflexions sur la démocratie en Europe (Gallimard), Situation de la France (Desclée de Brouwer), La loi naturelle et les droits de l’Homme (PUF). Il vient de publier Pascal et la proposition chrétienne, chez Grasset.

Finaz LoicLoïc Finaz :  Vice-Amiral, Loïc Finaz est ancien directeur de l’Ecole de guerre, diplômé entre autres de l’Ecole Navale et d’HEC. Il s’est investi dans la « lutte sous la mer» et a commandé plusieurs bâtiments sous-marins. Il s’est occupé de politique des Ressources Humaines, de conduite des Opérations et de Relations Internationales. Il a dirigé le Service de Recrutement de la Marine et son Centre d’Etudes Stratégiques. Il est l’auteur de nombreux livres sur la marine, parmi lesquels Echouage et Nous avions accosté à Guayaquil, (éditions de la Table Ronde), ainsi que La liberté du commandement, un essai sur le rôle des décideurs (éditions des Equateurs).

Benoît HamonBenoît Hamon : Longtemps engagé au Parti Socialiste avant de fonder son mouvement Génération.s en 2017, Benoît Hamon a été Député européen (2004-2009), Ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire (2012-2014), puis Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (2014). Il est actuellement directeur de l’association internationale SINGA, qui s’engage pour l’intégration des personnes réfugiées et migrantes autour de projets sociaux, professionnels et entrepreneuriaux.

Rédigé par Eric Barbier