Accueil | Economie-Gestion (D2) | L’économie : entre microéconomie et macroéconomie

L’économie : entre microéconomie et macroéconomie

La classe préparatoire D2 accorde une place centrale à l’économie, en proposant à la fois des cours de microéconomie et des cours de macroéconomie. Comment distingue-t-on microéconomie et macroéconomie ?

L’économie est une discipline à part entière, qui cherche à étudier l’action économique des individus mais aussi d’une société, en termes de production, de consommation et d’échanges.

Comme le disait John Meynard Keynes, l’économiste est à la fois « mathématicien, historien, homme d’Etat, philosophe, […] au-dessus de la mêlée, et aussi incorruptible qu’un artiste, et pourtant, parfois aussi proche de la réalité qu’un homme politique ».

La science économique est une science humaine qui utilise les raisonnements et méthodologies de divers disciplines (mathématiques, statistiques, histoire, sociologie, psychologie…) pour analyser au mieux les comportements humains mais également les anticiper, les prédire, et guider le politicien dans la poursuite de ses objectifs à l’aide de ces prédictions. C’est là toute la difficulté mais aussi toute la beauté de la discipline : il s’agit de théoriser au mieux des comportements qui sont, par définition de l’humanité, variables dans le temps et dans l’espace.

Deux branches de la science économique se distinguent alors : la microéconomie et la macroéconomie.

La microéconomie s’intéresse particulièrement à l’économie à l’échelle individuelle. Il s’agit de comprendre, d’analyser et de théoriser les comportements économiques de l’individu, appelé agent économique. Il peut s’agir d’un ménage comme d’une firme. Les interactions sont bien entendu au centre de la microéconomie, qu’il s’agisse du comportement concurrentiel entre firmes que des réactions de ces agents face à une politique étatique.

Le ménage est analysé à travers l’ensemble de ses comportements. Sa consommation de biens est ainsi théorisée à travers des critères objectifs (revenus, prix) que subjectifs (ses préférences). Mais le ménage est aussi vu à travers le prisme de son rapport à travail et de ses choix d’endettement ou d’épargne. Loin d’être abstraite, la microéconomie délivre aussi des recommandations de politique économique sur des thèmes variés. Quelques exemples: à quel niveau doit être fixé le prix du tabac ou le prix du carbone? Comment s’assurer que les ménages vont effectivement travailler? Comment inciter les ménages à épargner?

La firme est l’autre type d’agent considéré par la microéconomie. La théorie permet de comprendre quelle quantité de production doit être réalisée, compte tenu de la présence des concurrents et de l’accès aux différents facteurs de production. Là encore, la microéconomique répond à des problématiques concrètes, telles que des analyses de marché ou encore le contour des politiques industrielles et de concurrence.

L’hypothèse principale est de considérer que tout agent est un homo economicus, personnage rationnel qui cherche à atteindre le niveau maximum de satisfaction sous les contraintes qui lui incombent. Cette hypothèse, qui peut sembler forte au premier regard, est d’ailleurs levée dans certaines parties du programme.

La macroéconomie s’intéresse plutôt à l’économie dans son ensemble, au niveau agrégé. Il s’agit alors de calculer, analyser, et prédire les grands agrégats économiques (taux de chômage, épargne, investissement, PIB, inflation).

L’analyse macroéconomique cherche également à comprendre comment ces agrégats économiques sont impactés par les décisions politiques. Par exemple, quel est l’effet d’une hausse de l’assurance chômage sur le marché de l’emploi, ou bien quelle serait la conséquence d’une baisse des taux d’intérêt sur l’investissement, ou encore comment la salaire minimum influence-t-il la compétitivité des firmes nationales face au commerce international… Tant de questions qui concernent la vie de tous les jours, mais auxquelles il n’est pas facile de répondre sans théories à l’appui. 

On l’a vu, la macroéconomie s’intéresse aux agrégats économiques. Or, ces agrégats ne sont que la conséquence globale des comportements de chaque agent économique. Il existe donc un lien clair entre microéconomie et macroéconomie qui peut d’ailleurs être traduite par une notion centrale dans l’analyse économique : le marché. 

Le marché, c’est la rencontre de l’offre et de la demande d’un bien donné. Or l’offre et la demande proviennent des comportements individuels des agents économiques. L’équilibre sur un marché peut être impacté par des comportements des acteurs du marché (chocs dits endogènes), ou bien par des chocs dits exogènes (une crise sanitaire par exemple). Il s’agira alors, pour étudier les effets de ces chocs, de combiner théories microéconomiques et macroéconomiques afin d’avoir une vision d’ensemble sur les conséquences plausibles desdits chocs.