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Une classe de 4e passe une matinée au Figaro…

Le mardi 28 mai 2019, les élèves de 4èmeD sont allés visiter les locaux du journal Le Figaro situés dans le IXème arrondissement à Paris. Madame Renault, mère de l’un d’entre nous, travaille pour la rubrique « économie » du journal papier et nous a très gentiment servi de guide toute la matinée. Elle est journaliste au Figaro depuis longtemps.

En entrant, nous avons pu observer une linotype. Cet appareil, inventé en 1885, servait à cette époque à imprimer beaucoup plus rapidement qu’auparavant : au lieu de poser les caractères lettre par lettre, on pouvait mettre des lignes entières. Le « singe » était le surnom du linotypiste car celui-ci devait être assez agile pour écrire très vite (4500 caractères par heure). Nous avons admiré les locaux, très beaux, très modernes. Nous avions envie de travailler là uniquement pour cet environnement qui nous faisait envie ! Nous nous sommes ensuite installés dans la cafétéria avec un jus d’orange et des chouquettes. La journaliste nous y a présenté son métier et l’histoire du journal. Le premier quotidien français se nommait La Gazette. Créé en 1631, il a disparu en 1915. Le Figaro date de 1826 et est le plus vieux quotidien français encore publié à ce jour. Il a été nommé d’après Figaro, le personnage de Beaumarchais, dont il a repris la célèbre réplique pour devise : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. » Au cours du XIXème siècle, la liberté de la presse a été proclamée (la première fois sous la Révolution française) et restreinte maintes fois, jusqu’à la loi du 29 juillet 1881, qui est encore en vigueur aujourd’hui. A dix heures, nous avons assisté à la conférence de rédaction. Durant cette réunion qui dure trois quarts d’heure, les responsables de chaque rubrique se réunissent autour du rédacteur en chef. Ils revoient le journal du jour (qu’ils ont préparé la veille) puis proposent les sujets de celui du lendemain. Cette réunion a lieu plusieurs fois dans la journée pour bien approfondir chaque sujet. La dernière se passe à dix-sept heures. Les articles écrits par les journalistes sont ensuite relus par des correcteurs et mis en page par les maquettistes. Les derniers articles doivent être envoyés avant minuit car, à cette heure-là, les journaux sont imprimés dans les imprimeries situées près de Roissy, puis embarqués par avion ou par train afin d’être distribués au petit matin. Nous avons vu les bureaux des deux parties du journal : « print » (papier) et « web ». Ils ont des bureaux « open space » et les deux domaines travaillent quelquefois ensemble (c’est ce que l’on appelle « bimédia »). Dans la partie « print », les journalistes ont plus de temps pour écrire leurs articles et peuvent se rendre sur le terrain, prendre des rendez-vous, rencontrer des gens pour écrire sur eux. Leur salle est plus vivante. Dans la partie « web », ils travaillent dans la « newsroom ». Ils sont plus silencieux, plus concentrés, et scrutent Internet en permanence pour rédiger des articles régulièrement. Le but d’un quotidien est d’être le plus rapide possible (surtout sur Internet) pour ne pas être en retard par rapport aux autres, et le rêve du journaliste, c’est le scoop, c’est-à-dire le fait d’avoir la primeur d’un évènement exceptionnel qu’aucun autre journal n’a encore. Nous avons rencontré une journaliste employée sur les réseaux sociaux. Elle nous a expliqué que ceux-ci étaient la source d’information la plus rapide (notamment Twitter) car c’est là où les gens communiquent les nouvelles importantes en premier (comme pour l’attentat de Strasbourg ou l’incendie de Notre-Dame). Ensuite, ils téléphonent aux autorités locales ou à des correspondants sur place (ils en ont une petite dizaine à l’étranger), se renseignent, vérifient, et quand ils sont sûrs, ils peuvent divulguer l’information. Ils possèdent des pages sur différents réseaux sociaux, adaptées à chacun d’eux (plutôt de belles photos sur Instagram ou des articles plus détaillés sur Twitter ou Facebook). Une journaliste du « web » est aussi venue nous parler. Elle nous a expliqué les différences entre « web » et « print » et son intérêt. Être rapide, communiquer avec les lecteurs (durant le terrible incendie de Notre-Dame, deux personnes sont restées toute la nuit pour commenter et discuter avec les lecteurs), accéder aux archives, la praticité… Il y a eu un petit débat entre elle et Madame Carletto, notre professeur d’Histoire-Géographie, car cette dernière affirmait qu’il y avait une différence de qualité et de sérieux entre le journal papier et Internet. Par la suite, nous avons visité les deux studios vidéo du Figaro où sont tournées des émissions diffusées sur « Figarolive » ou sur le site. Il y a des interviews de personnes importantes, des débats… En nous quittant, le responsable vidéo nous a dit que l’avenir du journalisme, c’était la vidéo. Il nous a encouragés à les regarder comme la journaliste des réseaux sociaux nous a demandé de s’abonner à leurs pages. Nous avons ensuite clos cette visite et avons rejoint le collège. Plusieurs personnes ont rapporté qu’avant, elles ne s’intéressaient pas du tout au journalisme et que maintenant elles faisaient des recherches sur ce métier pour se renseigner sur les études nécessaires pour y accéder.

 

C’était une très belle visite qui restera à jamais gravée dans nos mémoires !

 

Séverin VAILLANT, élève de 4èmeD

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