Lauréate du printemps des poètes

 

PHÉNIX 

Entre tes larges plumes le vent s’engouffre,
Tu t’envoles pour ne faire plus qu’un avec lui,
Happé par cet irrésistible gouffre
Qui est vent?
Qui est Phénix?
Tu ne sais plus,
La caresse de la brise te l’a fait oublier,
Tu n’es plus qu’un vent de poussière d’or, 
Tu es Fohn-ix 

Tu danses dans une mer de nuages,
Laissant une traîne féérique,
Naître dans ton sillage
Comme une baguette magique. Tu laisses naître parfois sur ton bec
Le sourire émerveillé d’une fée.
Tu es Fée-nix

Tu abreuves les volcans de tes larmes de lave,
Forgées au cœur de ton brasier ardent.
À la dernière comme à la première seconde de ta vie, tu te consumes,
Renaissant des cendres de ton incendie.
Mais tu brûles aussi chaque seconde de ta vie,
Du désir de faire luire un feu dans nos yeux froids et silencieux.
Tu es Feu-nix

Tes ailes offrant un céleste ombrage
Fendent les cieux d’un éclair d’orage,
Tu es un oiseau de lumière.
Le soleil pépie dans ton plumage
Créant un magnifique mirage
Au bout de tes pennes.
Son éclat s’écoule jusqu’au bout de tes serres.
Tu es Phénix 

Éphémère mais inoubliable,
Fragile mais fort,
Éclatant mais discret,
Obscur mais lumineux,
Tes yeux s’encrent sur les ailes de ce papillon
Qui virevolte dans le jardin de mon poème.

 

 

Romaine Ferrand, 6°C.